
Photo © Stéphane Ouzounoff.
Née à Savannakhet au Laos.
Vit et travaille à Paris.
2016 | Fonde son atelier personnel La Reliure Contemporaine Paris
Décembre 2014 | Naissance de son fils Emmanuel
Août 2012 | Naissance de sa fille Damaris
Février 2011 | Naissance de son fils Thaddée
Août 2009 | Naissance de son fils Joseph
2009 | Co-fonde Les petits Platons, maison d’édition et, depuis 2014, librairie
Dîplomée de l’École Supérieure Estienne des Arts et des Industries Graphiques ainsi que de la Sorbonne en littérature et philosophie, Morina Mongin lit, écrit et crée des reliures d’art.
Par miracle je vis. Mon regard épouse le champ premier de cette vision : la lumière s’arrondissant comme une goutte, accrochée à l’ombelle des cils. Au-delà de l’ornement, mes yeux recueillent ce monde scellé enfin éclos. Par le corps, l’arbre vivant de ma mémoire revendique sa sensibilité au vent, aux saisons, à la sempiternelle présence des morts en moi. Je vis, je vois et je suis. Je participe à l’avènement de chaque instant : cette table où le livre ouvert balbutie une présence, la discrète fissure dans l’encadrement de la fenêtre et l’irrégularité du voile qui me sépare de l’autre pièce.
L’ombre à côté n’est qu’un défaut de lumière, ou plutôt la preuve d’une présence. Quelqu’un vient. Je viens à moi. Ce que je suis est cette œuvre à venir, commencée dès le sein maternel, irriguée par les âges, les cœurs pleins, l’ambre de la chaste connivence avec l’éros remis sur le métier. Mon métier est de vivre et je suis née pour relier.
Morina Mongin, Les Mains sauves, prologue.
faire et exister
l’âme les unit
celle du sens
toute attentive
un cœur toujours battant
grâce au métier
une justesse farouche
dévouée obstinée
il s’agit de voir
l’avenir à l’avance
dans l’acte engagé
quelque chose se lève
c’est le futur déjà présent
l’œil dessus dessous
voit l’unité
Bernard Noël
« Un peu d’ici encore « (extrait),
avant-poème à Touchez-voir
recueil de Morina Mongin
avec 3 gravures à la pointe sèche signées Miloslav Moucha,
LRC, Paris, 2018.